La sauvegarde est un enjeu majeur de nos métiers: nous sommes ceux qui consomment le plus d’espace avec des dizaines de Go par heure de tournage, pour ne pas dire, de To. C’est aussi un paramètre crucial, car ce qui vient d’être capturé, ne peut en général plus être tourné à nouveau. Si on perd les données, on perd tout: les rushes, le client, et sa propre réputation. Autant dire que tout le monde cherche toujours la meilleure stratégie de stockage et de sauvegarde. Et ce n’est pas chose facile. A l’échelle de DreamWorks, on a droit à sa propre infrastructure réseau. Mais quand on est plus petit, tout se joue en « local » à coup de disques durs externes ou de NAS (Network Attached Storage). L’arrivée de la fibre un peu partout et bientôt de la 5G, va permettre d’envisager d’autre solutions délocalisées. Pourquoi s’en soucier? Parce que si votre entreprise brule, ou que vous effacez par mégarde des fichiers, vous allez pouvoir les retrouver. Exemple donc avec Backblaze qui, pour l’heure constitue l’offre la plus abordable quand on doit gérer autant de données. On l’a testée et retestée longtemps et en vraies conditions. Et on vous fait partager notre expérience.
Autrement dit, toutes les données sont mises à jours en permanence vers ce boitier USB 3.1. Si le SSD tombe en panne, le boitier peut prendre le relais avec toutes les données de montage. Si c’est la machine qui lâche, alors le boitier peut être raccordé sur une autre station. On peut aussi opter pour un NAS qui sera partageable pour plusieurs machines.
Cette solution simple garantit toutes les fautes/pannes à moindre frais et permet de raccourcir les manipulations manuelles. Elle ménage les temps de transfert importants puisque l’on manipule des To de fichiers.
Tout l’enjeu de cette stratégie de sauvegarde, c’est donc de trouver le bon service dans le Cloud suivant les critères suivants:
Fort de ces exigences, nous nous sommes tournés Backblaze car son offre est redoutablement simple et claire:
Sur le papier, ça fait donc très très envie. Et voilà comment ça se passe en vrai.
Donc, pour résumer, nous avons 25To à sauvegarder, une connexion fibre. Autant le dire tout de suite, oubliez toutes les solutions Cloud pour la vidéo avec un simple ADSL, le débit d’upload est bien trop faible.
Après s’être inscrit sur le site, on télécharge un petit logiciel maison. C’est grâce à lui qu’on va gérer les disques à sauvegarder, les fichier à exclure, mais aussi la vitesse d’upload, la clé de chiffrement…C’est assez simple mais soyons clair: la sauvegarde initiale a mis près d’un mois à s’effectuer: le logiciel qui marche en tâche de fond favorise en effet, les autres liaisons (quand vous travaillez): c’est donc en général la nuit qu’il tourne à plein régime: il envoie alors selon nos mesures à 40/50 Mbps. A noter aussi que parfois, il faut contrôler le logiciel (qui ne consomme pas de ressources): sur un mois, il a planté une ou deux fois. Il faut alors relancer la machine pour que la sauvegarde reprenne. C’est donc long, voire très long, mais une fois cette étape initiale franchie, tout va bien plus vite. Pour illustrer ce fonctionnement voici quelques données:
La limite principale du service, ce sont les fameux 30 jours. Notamment quand un disque externe est débranché de la machine. Sur notre station, nous avons 8 SSD externes pour le montage. Et nous les branchons en fonction des besoins. Si un disque n’est pas connecté pendant 30 jours, il sera effacé du Cloud. Cela suppose donc de rebrancher toutes les disques régulièrement et de laisser Backblaze fonctionner quelques heures. Bien sûr, vous serez notifié régulièrement par mail qu’un disque est manquant, mais ce mode de fonctionnement n’est pas ergonomique.
D’autre part, il en va de même si vous partez en vacances ou en tournage sans allumer votre machine pendant un mois. Là, il faut bidouiller: raccorder absolument tous les disques et éteindre la machine. Dans ce cas là, Backblaze ne parvenant pas à contacter votre machine, vous aurez droit à 90 jours avant effacement. Mais là encore, ce n’est pas très transparent.
Enfin dernière limite, Backblaze ne sauvegardera pas le disque dédié à « Time Machine » pour les utilisateurs de Mac, ni les disques réseau (ce qui est logique, vu le prix de l’offre).
Mon angoisse a toujours été que la boite prenne feu ou soit cambriolée pendant un tournage. Les vidéos et les photos étant irremplaçables, la seule solution consistait à partir avec des disques durs, ou à les stocker ailleurs, le temps de l’absence. Ni pratique, ni très rassurant et on est déjà suffisamment chargés en tournage. Depuis que j’utilise Backblaze et malgré ses limites, j’ai retrouvé une forme de sérénité. D’autant que le prix est totalement accessible, y compris pour un particulier.
Cependant, j’ai vu au fil des années, beaucoup de solutions de ce type fermer, ou changer de politique tarifaire. J’espère que Backblaze ne suivra pas ce chemin. Mais soyons honnête pour l’heure, ce service est un must-have pour tous les professionnels de l’image, qui garantit à vos clients que vous ne perdrez jamais ses précieuses images, et le fruit de votre travail.
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